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Colombie : Maintenir unies les familles migrantes vénézuéliennes

Publié le 15.03.2024

Le Venezuela connait depuis des années une des plus importantes crises de déplacement. Plus de 7,7 millions de Vénézuéliens ont pris le chemin de l’exil, 2,9 millions (dont 36,6% d’enfants) vers la Colombie. Malgré les évolutions récentes (intégration de migrants vénézuéliens installés en Colombie, normalisation des relations entre les deux pays), le soutien gouvernemental reste encore insuffisant. Pour ceux qui n’ont pas les moyens de démarrer le processus de régularisation, les besoins humanitaires et les difficultés d’intégration restent grands. Alors que les migrants font partie des groupes les plus vulnérables, n’ayant que peu d’accès aux services de base, les mineurs non accompagnés, les filles surtout, sont en plus exposés à d’importants risques de protection. La protection des migrants est primordiale, surtout celle des femmes et des enfants.

Trop peu d’accès à l’éducation

Côté éducation, les enfants migrants et réfugiés ont peu d’accès à l’éducation formelle et à des activités de jour sûres, seulement 48% d’entre eux vont à l’école. Les adultes ont, eux, du mal à accéder à des emplois décents et les femmes sont confrontées à des taux de chômage élevés. Par ailleurs, 82% des ménages vivent dans des logements inadéquats et 51% mangent moins de deux fois par jour. Dans certaines régions, des situations de conflit armé ont de terribles conséquences, déplacements forcés, confinements communautaires, violations des droits humains.

Dans les centres d’accueil SOS, les activités sont organisées avec les enfants migrants pour leur permettre de tisser des liens affectifs.

Aider les exilés vénézuéliens

Depuis 2021, notre association est engagée aux côtés de SOS Villages d’Enfants en Colombie pour venir en aide à des exilés vénézuéliens. D’avril 2022 à février 2023, elle a appuyé un projet centré sur des enfants non accompagnés, affectés par la crise migratoire vénézuélienne, notamment à Maicao (frontalière du Venezuela) et à Ipialès (frontalière de l’Equateur). Puis d’avril à décembre, elle a soutenu un projet d’appui aux mineurs migrants qui a misé sur la prévention de la perte de la prise en charge parentale directement dans les familles migrantes à risque. Au final, une centaine d’enfants et d’adolescents, séparés de leur famille ou risquant de l’être, ont bénéficié d’un accompagnement et une quarantaine de familles ont été renforcées

Protection des mineurs isolés dans la région de Nariño

A travers ce projet, les équipes SOS ont visé deux objectifs. D’un côté, les enfants migrants isolés, déjà pris en charge, ont été réunis avec leur famille grâce à une gestion de cas individualisée dans la région de Nariño. 54 enfants et adolescents et leurs proches ont bénéficié d’un soutien, 28 enfants et adolescents ont été réunifiés avec leur famille. Certains avaient été entraînés dans les pires formes de travail, certains vivaient dans la rue, ils ne mangeaient pas à leur faim et étaient victimes de violences. Par ailleurs, ils ont été confrontés à de nombreux obstacles pour accéder à leurs droits et à des services, notamment pour la régularisation et l’obtention de documents accordant le statut migratoire. Grâce à SOS Villages d’Enfants en Colombie, des collaborations avec les autorités ont vu le jour, ce qui a permis de trouver une réponse plus efficace et plus rapide. Les fonctionnaires publics ont aussi été renforcés en vue de mieux encadrer les enfants migrants dans le système de protection.

Renforcement des familles migrantes à La Guajira

D’un autre côté, les familles migrantes, qui courent un risque élevé de perte de la prise en charge parentale, ont été accompagnées afin de pouvoir continuer à vivre ensemble grâce à la mise en œuvre d’un service de protection familial. Dans la région de La Guajira, 40 familles et leurs enfants ont été concernés par ce service qui a permis de répondre à des besoins essentiels (nourriture, eau, hygiène…) mais aussi de proposer un soutien psychosocial, des activités récréatives et de protection ou encore des services de santé externes. Les compétences des parents ont été consolidées pour mieux protéger, prendre soin et respecter les droits des enfants, renforcer les liens affectifs et promouvoir les bonnes pratiques au quotidien et ce à tous les niveaux. 65 enfants et adolescents ont eu accès à des activités d’éducation non formelle, à un soutien psychosocial et à des activités de protection. Certaines activités ont encouragé des modes de vie sains en renforçant les connaissances sur l’alimentation, la santé et la nutrition. 66 % affirment que ces activités ont renforcé leur famille et 76 % des enfants et des adolescents ont déclaré se sentir en sécurité et protégés chez eux.

Photos : © SOS Villages d’Enfants en Colombie

En savoir plus sur notre travail de soutien aux enfants en Colombie entre 2021 et 2024 :

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